Nous considérons dans l’association Adrastia que la situation est potentiellement inextricable, à cause de l’état général de la planète et de la compétition économique, existentielle, dans laquelle nous sommes tous pris. Il n’y a pas de « solution » contre la fin des ressources, le climat suit déjà une trajectoire proche d’un emballement immaîtrisable et la décroissance par anticipation ne répond pas aux exigences de l’économie mondialisée, dont aucun pays ne peut s’affranchir sans risque immédiat pour son propre peuple. Alors le défi est immensément grand : il n’y a pas de solution, mais nous devons minimiser notre impact malgré tout et, surtout, nous adapter à un monde totalement nouveau. Mettre en œuvre des aménagements, ou une adaptation ça ne veut pas dire des décisions moins ambitieuses. Au contraire. Cela signifie l’arrêt des grands projets industriels inutiles et coûteux au profit de modèles de moins grande envergure et rendant plus directement services aux peuples plutôt qu’aux privilégiés, également une réforme fondamentale de nos modèles agricoles. Le maintien d’une cohésion sociale, malgré les difficultés économiques, sera primordiales (aides sociales), en particulier parce que la fragilisation de la partie de la population qui subit déjà les effets du ralentissement économique est en soi un risque de destruction politique et morale de la société. Le désintérêt des privilégiés pour les classes populaires et leurs difficultés entraîne déjà, nous le voyons bien, aux États-Unis en particulier mais dans le monde entier désormais, des révoltes, une radicalisation de la pensée, de l’obscurantisme religieux ou politique. Nous observons aussi une émergence de croyances totalement déconnectées de la réalité et qui se substituent aux connaissances scientifiques. Les pseudo-sciences (et la théorie du complot !) sont de plus en plus populaires, qu’elles soient volontairement induites par les Etats eux-mêmes (Donald Trump a officialisé le déni climatique par exemple) ou que les médias s’en fassent le relais par souci du sensationnel, par laxisme, par complaisance. Il est compréhensible aussi, mais déplorable pour l’avenir, que les peuples s’y raccrochent spontanément afin de répondre par eux-mêmes aux difficultés qu’ils vivent concrètement et que les mythologies et les discours trompeurs de leurs représentants ne peuvent plus dissimuler.